Ca y est, c'est une étape de plus qui se termine !
J'ai réussi mon examen test en vol Pilote Professionnel hier.
Un grand soulagement, c'est une grosse partie (9mois) qui est bouclée.
Ce fut une looooonnngue journée hier...
9h30, j'arrive à l'école, j'ai 45 minutes pour préparer ma navigation pour l'examen, pour faire mes calculs de consommation de carburant, calculer le temps en route à la minute prêt selon la météo du jour (météo difficile d'ailleurs... environ 15-20kts au sol puis 50kts à 4500'), faire le rapport de masse et centrage, tenant compte de mon poids, celui des 2 examinateurs qui se trouvaient a bord, préparer les documents de l'avion, etc...
Une dernière vérification sur les points-clés, j'ajuste ma cravate (et oui...) et je vais frapper à la porte de la salle d'examen de mon école, où m'attendent les 2 examinateurs de Transport Canada (La "DGAC canadienne").
Habituellement il n'y a qu'une personne qui nous fait passer l'examen, mais hier ils étaient 2, car annuellement les examinateurs doivent se faire vérifier aussi, j'ai eu cette proposition, je l'ai acceptée...
Durant le vol, mon examinateur sera assis en place de droite, et l'examinateur de mon examinateur assis sur la banquette arrière...
Ce dernier vérifiera que je ne ferai pas d'écart de +/-10kts sur ma vitesse, +/-10° sur mon cap, et +/-100' pour mon altitude, et ca pendant 2heures de vol...
Mon examinateur commence par m'expliquer le déroulement de l'examen, les types d'exercices que nous irons faire en vol, au sol etc...
La 1ère question arrive:
"J'aimerai que tu me présentes les documents de l'avion, pour voir si l'avion est navigable ou non, et pourquoi..."
Il s'en suit par une vingtaine de questions, autant d'ordre général, que sur les procédures en cas d'une telle ou telle panne, et urgence ("Tu es au moment de la rotation lors du décollage, ton moteur commence par «brouter», quelle peut en être la cause et pourquoi... ? Que fais tu ?"
La il faut répondre vite, c'est une mise en situation, juste après la rotation une perte de puissance... faut réfléchir vite et agir...
"Je tire la commande du réchauffage du carburateur..." Ouf !
Au bout d'une heure environ, nous sommes allés à l'avion pour l'inspection, tout en me posant encore quelques questions au passage en montant dans celui-ci, d'ordre général sur l'aéronef.
Une fois le briefing passager effectué sur le maniement des ceintures de sécurité, les sorties de secours etc... Je prends ma check-list, je la suis à la lettre et je démarre mon moteur. Après seulement un tour complet de l'hélice, le moteur part, soulagement !
J'annonce "les paramètres moteur, pression d'huile correcte, 1000 tours minute, Master ON", on vérifie pour le trafic au sol, on roule vers le point d'arrêt en bout de piste.
Le vent était fort hier au sol, 15noeuds constants, rafales 20 nœuds...
Briefing avant-décollage effectué, on s'aligne piste 23, décollage "terrain mou", on ne s'arrête pas sur la piste, "manche au ventre", mise en puissance progressive... "Paramètre moteur correct - vert, la puissance est affichée, pas d'alarme on continue..." 45kias (vitesse indiquée) le nez de l'avion est en l'air, le train principal se soulève, je fais un effet de sol on reste à 1m du sol en palier, et on monte...
Je prends la direction de notre point de mise en cap pour la navigation d'aujourd'hui, je note l'heure de passage, je prends le cap prévu pour la route, je donne un temps, suivi d'une heure estimée d'arrivée à notre prochain point en route, puis à la destination.
Les exercices s'enchainent...
"Mauvaise météo"... il faut descendre, on ne voit pas à plus de 5kms, à destination c'est la tempête, notre base nous demande de revenir... je fais un déroutement!
Une fois le déroutement planifié, le passager arrière se trouve très mal, il n'arrive plus à respirer... je prépare un atterrissage de précaution aux abords d'un aérodrome...
exercice suivant, je reprends de l'altitude, on intercepte une radial (route) de la balise de navigation (VOR) pour nous mener directement vers St Frédéric... entre temps, à 3000', le moteur semble se fatiguer, il broute... c'est la panne ! Et avec 50noeuds de vent (80km/h), pas aisée cette affaire-là !
Je contrôle mon avion, 65noeuds (vitesse indiquées), je trouve mon champs, procédure passe moteur en vol... je fais mon champs (Ouf !)
On repart... on monte..., exercice vol lent, puis décrochage pleine puissance en virage, suivi d'une vrille...
On arrive presque au bout de l'examen il ne reste que l'atterrissage de précision à effectuer à St. Frédéric, pas une mince affaire non plus avec ce vent !
Pour effectuer un atterrissage de précision, on doit se positionner en vent arrière (parallèle à la piste mais dans le sens opposé à l'atterrissage), j'estime un point de touché sur la piste là ou je vais poser mes roues, j'ai une marge d'erreur de -50/+400 pieds (-18m / +130m) et je coupe le moteur pour faire un vol plané jusqu'à ce point.
J'ai pris les 400' nécessaire hier pour ce dernier exercice, fallait pas le louper, c'était limite mais correct.
Je sors de la piste, content que ce soit fini, mais rien est encore joué !
Je rentre l'avion au hangar, j'attends le débriefing... puis je les rejoins dans la salle, on discute des points positifs / négatifs de mon vol, puis arrive le "Félicitation..." et là, c'est une autre étape qui commence...
Pas trop de tension, j'ai été très bien préparé, mais même si un vol reste un vol, même si on connait bien ses affaires, le jour du test en vol, ce n'est jamais pareil...